Les conseils des Guides pour débuter en alpinisme
Des premiers pas aux grandes courses avec le Bureau des Guides.
Vous rêvez de découvrir l’univers merveilleux de la haute-montagne en toute simplicité ? Escalader des pics et sommets effilés, marcher au milieu des crevasses et des glaciers immaculés, sentir le grain du rocher granitique ou calcaire sous votre paume, pour au final contempler des panoramas grandioses depuis des monts au nom historique ?
L’alpinisme vous procurera ce sentiment d’aventure et de liberté, et vous permettra de vous fondre au milieu de ces éléments fascinants qui constitue le domaine de la haute-montagne, un espace encore vierge où l’homme trouve ses limites.
Se préparer à l’alpinisme
L’Alpinisme est un sport à risque, aucune course, même la plus facile ne peut s’improviser même pour un guide ou un professionnel de la montagne aguerri.
Les dangers objectifs : chute de pierre, orage, mauvais temps, crevasses, séracs et corniches font partis de ces dangers qu’il convient de bien distinguer et appréhender lors du choix de la course.
Les dangers subjectifs sont du fait de l’humain lui-même, mauvais entraînement, ambition trop grande, inconscience ou manque de lucidité.
Afin d’éviter tous les problèmes, ou du moins, réduire la part de risque, il faut se préparer au mieux et acquérir les connaissances nécessaires dans 3 domaines :
1/ Les courses de rocher : la base de tout alpiniste qui souhaite se lancer dans des courses de haute-montagne techniques, on dit souvent qu’un bon grimpeur fera un bon alpiniste.
Les écoles de rocher permettent d’acquérir les bases techniques de l’escalade, mais aussi de l’assurance et du maniement de la corde en montagne, vous pourrez aussi vous initier ou vous perfectionner à la descente en rappel, la pose de protections mobiles de types « coinceurs » ou pitons.
Quelques courses de rocher : aiguille du Peigne, Traversée des Aiguilles Crochues, Arête du Doigt à la Pointe Percée...
2/ Les courses de glace et mixte : l’excellence en haute-montagne par définition, car elles nécessitent de multiples compétences aussi biensur la glace que sur le rocher et la neige. Il conviendra de bien savoir cramponner sur la glace, les sites de la Mer de Glace ou du Glacier du Tour sont de bons endroits pour s’entraîner à l’utilisation des crampons et du piolet. De connaître la marche à 12 pointes, l'assurage dynamique, la progression avec un piolet traction, la taille de marches, la pose de broche... Autant de technqiues qu'il est nécessaire de maîtriser avant de se lancer dans des courses plus difficiles en altitude où vous aurez l'altitude et la fatigue à gérer en plus.
Quelques courses de mixte : traversée des Arêtes de la Meije, Traversée des Aiguilles d’Entrèves, Arête des Cosmiques à l'Aiguille du Midi...
3/ Les courses de neige : elles représentent la beauté la plus pure de la haute-montagne. Qui n’a jamais rêver de prendre pied sur une arête vertigineuse enneigée sur fond de ciel bleu ? C’est un rêve accessible à tous à condition de respecter les règles du jeu en alpinisme.
Les techniques d’évolution sur neige sont sensiblement les mêmes qu’en glace. La neige est une matière qui change très vite et certaines courses doivent se faire parfois en progression encordée et en mouvement, c’est-à-dire sans pose de protection. Il devient donc indispensable de maîtriser parfaitement les différentes techniques et d’avoir le pied alpin.
Quelques courses de neige : Mont-Blanc, Dômes de Miage, Les 4000 du Mont-Rose...
La condition physique : c’est une clé de voûte pour parvenir à réaliser des courses en haute-montagne. Longues et éprouvantes seront les journées durant lesquelles le manque d'oxygène lié à l'altitude, accentuera et pourra considérablement affecter les performances même des meilleurs "Trailer", "Ultra" ou "Marathonien". Il faut être capable de marcher à vitesse constante pendant plusieurs heures avec un sac à dos (un effort long peut durer en moyenne 6 à 8 heures à une altitude supérieur à 3000 m).
Savoir tenir un horaire : En haute-montagne, la météo et les conditions de neige peuvent évoluer très vite, il est donc indispensable de savoir tenir un horaire sur un itinéraire donné. C’est d'ailleurs pour cela que l’on dit "Course en haute-montagne" car c’est une course contre le temps qui défile inexorablement. On imagine très bien ce qu’il peut se passer si l’on dépasse l’horaire sur une course alors que la météo se dégrade ou que le soleil réchauffe la face mixte laissant place à des chutes de pierre ou éboulement.
En général, le premier jour est dédiée à la montée en refuge, celle-ci permet une bonne évaluation de la forme physique. Le temps passé au refuge permettra de finaliser les réglages du matériel si nécessaire (crampons, baudrier, habillement…) , d’étudier le topo de l’itinéraire et de déterminer un horaire adéquat à la course choisie.
Cet horaire de départ tiendra compte du nombre de participants, des difficultés, de la météo et du rythme de progression avec une marge "au cas où".
Le départ du refuge est souvent matinal, voir dans la nuit afin de profiter d’une neige dure et solide sur les ponts de neige au-dessus des crevasses disséminées sur les glaciers. Il est préférable d’avoir des températures froides permettant de bonnes conditions de regel nocturne pour toute la course, surtout sur les parties où la neige ramollie pourrait représenter un danger (avalanche, fragilisation de pont de neige, etc.).
Les périodes caniculaires liées aux réchauffements climatiques imposent de partir très tôt, voir même de modifier l’itinéraire ou même les étapes afin de ne pas s’exposer.
Le matériel en alpinisme :
Les chaussures, elles sont souvent cramponnables, en automatique ou plus souvent en semi-automatique. On prefrera donc les chaussures avec un débord arriére permettant l’utilisation de crampons semi-automatique.
Une chaussure d’alpinisme rocher dispose d’une pointe profilée enrobée de gomme à l’avant afin de pouvoir escalader dans les cheminées ou dans les fissures. Veiller à prendre une chaussure confortable et chaude afin de ne pas blesser vos pieds avec des ampoules.
Les crampons, le plus souvent munis de 12 pointes dont 2 à l’avant, ils sont en acier forgé pour venir à bout des glaces les plus dures. Il conviendra de disposer d’un système anti-bottage pour la neige. Les crampons de type semi-automatique sont très polyvalents et légers.
Le piolet, avec des lames et pannes en acier forgé pour pouvoir tailler et pénétrer la glace dure des glaciers des Alpes. La taille du manche dépend de votre gabarit et de l’utilisation du piolet. En général, un piolet d’alpinisme classique dispose d’un manche entre 55 et 65 cm ce qui permet aussi de s’en servir de canne sur une arête ou pour remonter un couloir en neige.
Le sac à dos, entre 40 et 50 litres pour permettre d’emporter tout le matériel nécessaire à la course : vêtements, mousquetons, thermos, bonnet, lunettes, doudoune et même une petite pharmacie. Veiller à prendre un sac à dos résisant et conçu pour l’alpinisme afin de pouvoir accrocher votre piolet à l’extérieur et de disposer d’un système de portage adéquat.
D’autres outils indispensables en alpinisme : la frontale, le casque, le baudrier, ou le duvet… Il en existe de différentes sortes, veiller à prendre du matériel fiable, robuste et léger.
Dans tous les cas, il est important d’aborder avec votre guide de manière honnête votre expérience en montagne et votre forme physique; en tant que professionnels nous nous adapterons et vous proposerons une course qui vous correspond.
L'alpinisme est assez exigeant sur le plan physique, selon la course envisagée la préparation sera plus ou moins intensive.
Si vous êtes capables de marcher 4 à 5 heures à un rythme moyen en moyenne montagne (300 m de dénivelé par heure), la randonnée glaciaire est parfaitement accessible.
Pour les plus hauts sommets, il faudra marcher plus intensivement (5 à 6h à un rythme de 400m/h) et même 8 à 10h pour le Mont Blanc.
Pour la préparation : une fois par semaine au moins, vous pouvez courir et/ou faire 2h de vélo. Avant de partir, vérifiez votre sac avec les listes de matériel disponibles sur le site, faites votre casse croûte et détendez-vous : ce sont les vacances!
Attention, par expérience les personnes qui sont très sportives, marathoniens, cyclistes sont plus sensibles à l'altitude car ils ont tendance à aller trop vite, alors si vous courez l'UTMB, ne vous surestimez pas en Haute Montagne.