Le ski sur glacier peut être une expérience incroyablement excitante pour les skieurs de tous niveaux. Cependant, cela peut aussi être une expérience intimidante pour les débutants ou les skieurs moins expérimentés. Dans cet article, je vais vous donner cinq conseils et astuces pour vous aider à évoluer en ski sur un glacier en toute sécurité et avec confiance. Que vous soyez un débutant ou un skieur confirmé, ces conseils et astuces vous aideront à profiter pleinement de votre expérience de ski sur glacier.
1/Renseignez-vous sur l’état des glaciers
Sur un glacier, les conditions ne sont pas toujours celles que nous imaginons.
Cet hiver 2022/2023, les glaciers sont moins recouverts de neige (peu de cumul de neige) suite à l' année la plus chaude jamais enregistrée et les faibles précipitations depuis l’hiver dernier.
Les conditions ne sont pas si mauvaises, car une neige humide et lourde est venue colmater les crevasses en début d’hiver, c’est le résultat d’une limite pluie/ neige élevée, en moyenne à 2500/3000m d’altitude, mais il n’y a pas forcément plus de neige en altitude car le vent peut aussi souffler la neige.
Il convient de bien se renseigner sur l’état des glaciers avant son départ: quels passages sont praticables à ski à la descente? Y a -t il des zones très crevassées où il convient de skier encordé à la montée comme à la descente ? Y a-t-il des endroits où le glacier ne passe tout simplement plus?
Consultez toujours les prévisions météorologiques et informez-vous auprès d’experts locaux sur la météo et les conditions sur le glacier quand vous planifiez une course.
2/ Adoptez un comportement responsable face aux dangers.
Sur un glacier il convient d’adapter son comportement en fonction des dangers et des conséquences qui peuvent en résulter.
Par exemple, si il y a beaucoup de crevasses avec des ponts de neige très fragiles, il faudra alors s’encorder correctement et choisir un cheminement le moins exposé possible à une potentielle chute en crevasse.
Évidemment chaque participant doit posséder le matériel et la formation adéquate pour venir en aide à un compagnon qui tomberait dans une crevasse.
Il est impossible de porter secours à un compagnon tombé dans une crevasse si l’on est pas entraîné aux techniques de secours en crevasse lors d’une formation.
Sur un glacier on peut aussi faire face à la combinaison de plusieurs dangers:
Avalanche et chute en crevasse, il convient donc d’adopter un comportement prudent et responsable face aux dangers de la montagne en apprenant à renoncer si le risque qui en résulte est trop important.
Un avalanche dont la trajectoire nous entrainerait dans une crevasse provoquerait probablement de grave conséquence il convient donc de rester vigilant en toute circonstance.
Retenons une classification simple proposée pour la “dangerosité” des glaciers ( Cf http://www.paulogrobel.com/csv-glacier/ )
- DÉBONNAIRE : le glacier est peu pentu et régulier pas de zone de crevasses. Cette vigilance Glacier sera donc identifiée comme un mode DÉTENDU
- CLASSIQUE : quand le glacier présente une zone de crevasses bien identifiée, qu’il est possible de contourner simplement. Cette vigilance Glacier sera identifiée comme un mode MEFIANT, C’est la situation la plus fréquente dans les Alpes.
- COMPLEXE le glacier présente une zone de crevasses bien identifiée qu’il faut traverser, sans possibilité de contournement. Cette vigilance Glacier sera identifiée comme un mode ALERTÉ
3/ Prendre le matériel de progression sur glacier et de secours en crevasse
Sur terrain glaciaire, il faut être préparé à effectuer un secours en crevasse. Les techniques de secours sont relativement exigeantes, mais si vous vous formez, vous réagirez rapidement avec efficacité.
Il existe 2 types de sauvetage en crevasse pour un secours dans une cordée: le mouflage et l'auto sauvetage, on ne parle pas du secours professionnel qui intervient avec d’autres moyens.
Pour cela vous devez être équipé du matériel de secours qui peut aussi servir à la progression sur glacier, ces outils sont donc à la fois complémentaires et indépendants.
Le matériel de progression et de secours sur glacier:
- Casque: Il vous protégera en cas de chute sur la glace ou sur le rocher, il existe de nombreux modéle léger et confortable.
- Harnais: Un harnais qui réponds aux normes en vigueur est suffisant, cela peut être aussi votre harnais d’escalade.
- Crampons: En général nous recommandons l’utilisation de crampons 12 pointes en acier avec un systéme de fixation automatique ou semi-automatique.
- Corde: La corde doit être normé pour retenir les chutes en crevasse, en général on utilise une corde à simple ou à double, la longueur doit être adapté à l’usage et aux nombres de membres sur la cordée. La longueur standart est de 50 métres. Elle doit aussi avoir un traitement spécifique hydrophobe afin de ne pas s’humidifier au contact de la neige.
- Piolet: Le piolet doit être de catégorie B avec une lame et une panne en acier, le manche peut être en alu mais suffisamment solide pour confectionner un ancrage.
- Mousquetons:
- 1x Mousqueton Safelock ou directionnel : Ce mousqueton est particulièrement sécurisé grâce à un double mécanisme de verrouillage. Il est donc utilisé pour attacher le nœud de la corde au harnais car il ne restera sur son axe.
- 3 x Mousqueton HMS à vis : les mousquetons HMS classiques ont une grande ouverture et sont faits pour l’assurage avec un nœud de demi-cabestan. Les mousquetons à vis HMS se ferment avec un système de filetage et ont une sécurité de verrouillage moyenne.
- 2 x mousquetons à doigt : tout comme les mousquetons HMS et les mousquetons à vis, les mousquetons à doigt doivent répondre à certaines normes de résistance minimales. Les mousquetons à doigt n'ont pas de sécurité de verrouillage et sont utilisés comme points d’assurage intermédiaires et pour la construction de nœuds de cœur.
- Anneaux de sangle: 2x boucles de sangle de 120 cm : les sangles sont un élément important pour le sauvetage en crevasse et pour l’assurage en terrain alpin. On les utilise, entre autres, pour l'ancrage en T et les points d’ancrage (ou relais) ainsi que pour s’auto-assurer. Il existe des boucles de sangle plates et des boucles rondes. Les sangles plates sont faites en polyamide/nylon (extensible, légèrement plus large et plus durable) et en polyéthylène/dyneema (résistance à la traction plus élevée, allongement plus faible, très léger mais plus difficile à nouer). Les boucles rondes cousues en Dyneema et Aramide/Kevlar (fines, faible allongement et résistance à la rupture élevée).
- Cordelettes: Les cordelettes de 5-6 mm de diamètre (1x 1m, 1x 2m, 1x 4m), sont utilisés pour construire un moufflage ou pour l'auto-sauvetage en crevasse. En course glacière, les cordelettes sont principalement utilisées pour faire des nœuds de prusik, qui servent de bloqueurs. Pour cela, on utilise généralement des cordelettes en polyamide. Les cordelettes en dyneema (moins faciles à nouer en raison de leur surface lisse) ou en kevlar (souvent combiné à du polyamide), par exemple, pour faire une lunule. Elles ont une résistance à la traction deux fois supérieure à celle du polyamide et sont moins sensibles aux arêtes vives. Remarque : un nœud réduit la résistance de la corde jusqu'à 50 %.
- Broches à glace: Sur les glaciers apparents ou en cascade de glace, la broche à glace est un point d’ancrage idéal : elle peut être posée rapidement et résiste à une forte traction. La résistance du point d’ancrage dépend bien sûr avant tout de la qualité de la glace. Les broches sont disponibles dans des longueurs de 13, 17, 19 et 21 cm. La longueur moyenne de 17-21 cm convient aux courses sur glacier. Les broches les plus longues sont idéales pour les lunules dans la glace. On doit veiller à protéger les dents pour qu'elles restent bien aiguisées mais aussi pour éviter d’endommager le sac à dos et son contenu.
- Poulie-bloqueur Micro Traxion & Tbloc:Les bloqueurs sont petits, légers et extrêmement utiles en cas d'urgence, par exemple pour réaliser un moufflage ou pour l'auto-sauvetage en cas de chute dans une crevasse.
Le Tibloc de Petzl, par exemple, pèse 35 g et permet de bloquer un mousqueton sur une corde pour réaliser un auto-sauvetage ou un mouflage.
Le Micro Traxion (Petzl également) peut être utilisé comme une simple poulie, mais il est également équipé d'un bloqueur pour un poids de 85 g.
4/ Renseignez-vous sur l’itinéraire et préparez-le
Consultez toujours les prévisions météorologiques et informez-vous auprès d’experts locaux sur la météo et les conditions du glacier quand vous planifiez une course. Prenez également en compte le risque accru d'éboulements ou de chutes de pierres lié à la fonte du permafrost* en été ( qui s’étend jusqu’à l’automne à cause de l’inertie de la propagation de la chaleur au sein du rocher). Les courses en haute montagne sont beaucoup plus difficiles que les sorties en moyenne montagne en raison de l'altitude et des conditions météorologiques.
Des applications comme IGN Rando ( Iphigénie) vous apporterons un localisation précise sur smartphone avec un fond de carte au 1/25000, cet outil est vraiment devenu indispensable pour s’orienter et se géolocaliser.
*Permafrost : Le permafrost (ou pergélisol) est un terme géologique qui définit un sol dont la température se maintient en dessous de 0°C pendant plus de deux ans consécutifs.
5/ Formez-vous et entraînez-vous au sauvetage
Sous la forme d’un stage sur mesure , ou sous la forme d'engagement du Guide à la journée ,le bureau des guides d'Annecy vous propose la réponse à vos demandes en formation, montagne connaissance de la neige et du terrain , sécurité, navigation et conduite du groupe, évolution sur glacier et secours en crevasse.
Le stage ski de randonnée sur glacier et sécurité